
mardi 29 septembre 2009
samedi 26 septembre 2009
Yayi, l’opposition et 2011

Dans moins de deux ans, le peuple béninois sera à nouveau appelé aux urnes pour élire le président de la République. Cet exercice que les Béninois se préparent à accomplir pour la cinquième fois depuis le début du renouveau démocratique s’annonce très ardent, ceci du fait de l’appétit vorace de l’opposition non déclarée qui cherche à tout prix à conquérir le pouvoir. Soit. Mais force est de constater que sans le savoir, cette opposition composée de ceux là qui avaient déjà montré de quoi ils sont capables, se fourvoie. Elle se fourvoie dans la mesure où, loin de proposer aux Béninois un projet de société digne du nom, ces leaders se versent dans des attaques tonitruantes contre Boni Yayi.
Ils ne ratent aucune occasion pour déblatérer sur sa personne, malgré les efforts perceptibles de ce dernier dont ils sont pourtant conscients. Aujourd’hui, ils (ces leaders de l’opposition non déclarée) ont commencé par fatiguer les Béninois qui, malgré les quelques erreurs de Boni Yayi lui témoignent leur reconnaissance. Puisque seuls ceux qui ne font rien sont exempts d’erreurs. Si tant est qu’ils veulent le pouvoir comme ils se plaisent à le chanter à longueur de journée, qu’ils présentent aux béninois un programme qui va battre en brèche celui que Boni Yayi est en train d’exécuter. Au cas contraire, le risque est grand qu’ils se ridiculisent par les populations qui ne sont pas dupes. Boni est aujourd’hui mieux que quiconque malgré ses erreurs. L’alternance en 2011, ma foi ne sera pas chose facile pour ceux qui y rêvent. Le sort de Yayi n’est pas celui de Soglo. L’attente sera bien longue.
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jeudi 17 septembre 2009
L’axe Kérékou-Yayi se renforce : L’opposition panique

Une panique s’empare de l’opposition béninoise qui constate au fil des jours que l’axe Kérékou-Yayi se renforce en dépit des nombreuses tergiversations et autres coups bas fomentés pour opposer les deux hommes. Les ténors de l’opposition devront comprendre au plus tôt que ce tandem est le meilleur qui œuvre pour le développement effectif du pays. Sionon, la pilule sera amère en mars 2011.
Existent-ils des personnalités et principalement des hommes politiques au Bénin qui ont intérêt à ce que le Président Boni Yayi devienne des ennemis sur le plan politque ? Certainement les ténors de l’opposition qui voient en cet axe un tandem gagnant en 2011. Hier, il a fallu que le Président Yayi rende une visite de courtoisie au Président Kérékou dans les filaos pour que les esprits soient encore surchauffés. Les calculs politiciens de 2011 commencent donc à inquiéter. On se rappelle que la descente de l’ancien locataire de la Marina il y a quelques jours avait laissé libre cours à des commentaires tous azimuts et- les sceptiques qui ne croyaient pas encore à cette union ont inventé des histoires pour opposer les deux hommes d’Etat. Mais c’est sans compter avec l’esprit de discernement du général Mathieu Kérékou qui connaît mieux que quiconque les opposants qui font des pieds et des mains pour semer de la zizanie dans le pays. Après deux heures de discussions la semaine dernière, Kérékou et Yayi se sont donc revus pour certainement mener des réflexions sur des sujets d’importance capitale. Certains estiment que le remaniement qui est très imminent est le principal sujet qui a préoccupé les deux Chefs d’Etat. D’autres pensent encore que les bases sont en train d’être jetées pour la prochaine présidentielle. Ce qui est fondamental dans cette relation à ne pas négliger est que l’intervention du Général Mathieu Kérékou à certains moments cruciaux au Bénin a forcément un impact sérieux sur l’opinion publique nationale et même internationale.
Et c’est justement le bénéfice de cette aura et de ce charisme du kaméléon qui observe tout que redoutent les ténors de l’opposition. Le Général Mathieu Kérékou est un leader charismatique de renommée internationale au point où les grands blocs politiques qui se forment n’arrivent pas à aller contre ses aspirations. Les têtes de pont de l’opposition pour avoir vécu assez d’expériences politiques avec lui le redoutent pour ses prises de position radicales et très inspirées. Et c’est justement pourquoi, les principaux ténors de l’opposition, à plus d’un an de la présidentielle redoutent ce rapprochement qui va certainement leur être préjudiciable sur le plan politique. Ceux qui doutaient encore du renforcement de cette relation doivent comprendre que les nombreuses interprétations qui visent à opposer les deux hommes sont erronées et qu’il va falloir se raviser. Autrement, la surprise sera très désagréable sur le plan politique pour les cœurs les plus sceptiques. Car, la rupture entre les Président Kérékou et Yayi n’est pas pour demain compte tenu de l’expérience politique que détient le Général.
Cécil Ahouélété ADJEVI
Option infos
samedi 12 septembre 2009
Visite de l’ancien Chef de l’Etat à l’actuel locataire de la marina : Kérékou confirme son soutien à Yayi

La descente à la Présidence du Président Mathieu Kérékou vient clouer le bec aux nombreux détracteurs du pouvoir en place qui estiment depuis un certain temps que c’est le divorce entre Mathieu Kérékou et Boni Yayi. Ce geste du Général vient plutôt prouver à la face du monde qu’il sait dépasser les petites manigances des politiques assoiffés du pouvoir.
Les nombreux détracteurs au régime qu changement qui voyaient une forte opposition du général Mathieu au Président Boni Yayi doivent normalement se la boucler. Par ces temps de grandes tractations politiques sur fond d’invectives et de manœuvres de toutes sortes pour faire monter la tension entre l’actuel et le précédent Chef d’Etat, il n’était pas évident que le Général Mathieu Kérékou rende une visite au Président Boni Yayi. Tellement l’opposition artificielle conçue à dessein par certains hommes politiques avaient atteint un niveau inquiétant. Les informations faisaient état d’une montée de tension entre les deux hommes au point que certains se demandaient si ce n’était pas la rupture totale. Pour justifier cette séparation artificielle qui n’existait que dans la tête de certains Béninois qui voulaient apparemment atteindre un objectif, on évoquait à tort ou à raison l’histoire du livre « Mon combat pour la parole », un ouvrage rédigé par l’actuelle ministre de la micro finance, Réckya Madougou.
La descente, mercredi dernier, du Président Mathieu Kérékou au palais de la marina est bel et bien la preuve que les relations entre les deux hommes d’Etat sont au beau fixe. On comprend que l’existence des problèmes même s’ils n’étaient pas de l’imagination n’a pas fait céder le pont entre les deux hommes. Etant un expérimenté de la gestion du pouvoir étatique et bien ancré dans le système politique béninois tel qu’il fonctionne actuellement, le Général Mathieu Kérékou a certainement su dépasser les différents commentaires qui visaient à l’opposer à Boni Yayi. Les discussions ayant duré plus de deux heures, on comprend aisément que c’est parce que les sujets abordés par les deux hommes étaient d’une importance capitale. De plus, par ces temps de turbulences politiques, les conseils et autres astuces dont aurait besoin le Président Boni Yayi pourraient éventuellement venir du côté de l’ancien Chef d’Etat, bien averti des réalités politiques béninoises et les intrigues politiques dont peut être victime son successeur. Connu pour son esprit de paix et sa détermination à consolider les bases de cette paix, le Président Mathieu Kérékou n’aurait jamais voulu que le Bénin s’embrase. Compte tenu des de l’expérience politique du vieux qui a fait les arcanes du pouvoir, il serait inconcevable qu’il décide de s’opposer aux bonnes initiatives entreprises par le Président Boni Yayi sur le plan du développement. Mathieu Kérékou, mieux que quiconque maîtrise les véritables problèmes liés à la gestion du pouvoir au Bénin. Qu’il décide de rendre une visite de courtoisie à Boni Yayi dans un climat politique relativement tendu, cela mérite d’être positivement apprécié par des Béninois épris de paix. C’est aussi la preuve que le « Kaméléon » ne cessera jamais d’étonner les Béninois qui ont du mal à le maîtriser et qui sont obligés de faire croire qu’il est au centre des grandes tractations menées actuellement contre le pouvoir du Président Boni Yayi.
Cécil Ahouélété ADJEVI ( Option infos )
Présidentielles 2011 : Et si le G13 s’alliait à Boni Yayi pour combattre le G4 et Force Clé ?

L’exclusion du G13 de la signature du protocole d’union entre le G4 et Force Clé continue de nourrir les commentaires et les conversations. Et le déroulement de l’actualité ces derniers jours vient en rajouter aux suspicions faisant état d’un ralliement du G13 à la mouvance présidentielle plurielle.
En effet, après leur mise à l’écart de la signature du protocole, le malaise qui couve actuellement au sein de l’Union Nationale pour la Démocratie et le Progrès (Undp), membre de la mouvance présidentielle plurielle et en même temps membre fondateur du G13, la démission de l’Honorable Rachidi Gbadamassi dudit regroupement politique suivi aussi de la démission de certains partisans de renom.
Les analystes politiques les plus avisées y voient déjà la mort prématurée du regroupement et donc son l’arrivée en pompe au sein de la mouvance présidentielle surtout que déjà certains hommes politique membre du G13 auraient accepté les postes ministériels à eux brandis par le gouvernement. La chose ne saurait étonner personne car qu’il nous souvienne que le G13 n’ s’est jamais déclarée de l’opposition mais plutôt de la majorité présidentielle avec seulement quelques points de désaccords avec la gestion du pouvoir.
Or depuis quelques jours, en prélude au remaniement ministériel et au fur et à mesure qu’on se rapproche des échéances présidentielles prochaines, ce regroupement s’éloigne pour sa part de plus en plus de l’opposition surtout avec l’incertitude de plus en plus accentuée de la candidature de l’actuel président de la BOAD, Abdoulaye Bio Tchané.
Ainsi, il ne serait donc pas étonnant de voir le G13 s’afficher publiquement aux cotés du chef de l’Etat qui pour sa part ne ménage aucun effort pour préserver la cohésion nationale et apaiser les foyers de tension. C’est dire donc que les démissions de Gbadamassi et de Danhissou pour ne citer que ceux là étaient une pure stratégie d’attaques contre le G4 et Force Clé, qui désormais s’affiche contre la gestion du pouvoir du changement, pour préparer leur entrée publique dans la mouvance présidentielle plurielle.
Comme quoi, en politique rien n’est jamais joué d’avance. Et ce n’est pas Issa Saley qui dira le contraire.
L. B. O.
jeudi 10 septembre 2009
Audience, hier, au Palais de la République : Tête-à-tête intime entre Kérékou et Yayi (Le Général renouvelle son soutien à son successeur pour 2011)

L’ancien Chef de l’Etat Mathieu Kérékou était, hier soir, l’hôte du Président de la République, Thomas Boni Yayi. Pendant environ deux (2) heures, les deux personnalités ont fait le tour d’horizon de l’actualité nationale en toute intimité. Si officiellement, rien n’a filtré de cette entrevue, selon les indiscrétions, le Général est allé renouveler son soutien à celui à qui il a passé le témoin le 06 avril 2006.
Par : Serge-David ZOUEME
Que se sont-ils confié pendant environ deux (2) heures, ces deux personnalités de la République ? La question continue d’agiter l’opinion. Le président Thomas Boni Yayi et son prédécesseur Mathieu Kérékou qu’une certaine opinion tend à opposer l’un à l’autre ces derniers mois, ont pris de court tout le monde hier au Palais de la République. Dans un tête-à-tête empreint d’intimité, les deux hommes d’Etat ont abordé pendant environ deux heures d’horloge divers sujets de grande préoccupation nationale et internationale. Le tête-à-tête a commencé à 19 heures et ils se sont séparés aux environs de 22 heures. Selon les indiscrétions, Boni Yayi et Mathieu Kérékou ont fait montre d’une grande amitié l’un vis-à-vis de l’autre et la bonne humeur affichée par le Général au sortir de cette audience en dit long sur la complicité que cultivent les deux personnalités. En quelque sorte, cette rencontre est d’une grande portée au plan politique tant elle fait tomber la muraille de mensonges que des mauvaises langues ont érigée entre Boni Yayi et son prédécesseur. En renouvelant son soutien à son jeune frère, le Général-Président à la retraite déjoue officiellement le piège des renards et prend à témoin l’opinion sur le complot ourdi sur son dos. Face à la presse, l’ancien Chef de l’Etat n’a pas fait des révélations. Il s’est juste contenté de quelques notes d’humour comme il en a d’ailleurs l’habitude. Sourire aux lèvres, il répond aux professionnels des médias : « … le président est là et nous sommes avec lui. Il ne m’a pas demandé de vous conseiller… ». Avant de quitter son hôte, Mathieu Kérékou a pris le soin de serrer la main à presque tous les collaborateurs de Boni Yayi encore présents non loin de la salle d’audience. Il faut rappeler que cet entretien à huis-clos entre Boni Yayi et Mathieu Kérékou intervient après leur rencontre à Tripoli à l’occasion du 40ème anniversaire de l’accession au pouvoir du Guide libyen.
mardi 1 septembre 2009
Rufin Zomahoun : L’empereur béninois au Japon

Il est sans doute le Béninois le plus connu au pays du Soleil levant mais il reste très préoccupé par le développement de sa mère patrie, le Bénin. Rufin Zomahoun, premier sinologue noir d’Afrique subsaharienne et Conseiller spécial du Chef de l’Etat pour l’Asie et l’Océanie, s’investit activement dans les œuvres communautaires. A la découverte du petit empereur béninois du Japon…
Dans la salle de séjour de l’appartement servant à l’hébergement des visiteurs de la Fondation Ifè, un poste téléviseur diffuse un film sur la culture japonaise, l’art culinaire nippon en l’occurrence. En cet après-midi du vendredi 20 mars, l’heure est à l’accalmie mais il grouille de monde dans le vestibule du bâtiment central de cette organisation qui abrite également depuis le 1er septembre 2003 l’école de langue japonaise, première et unique expérience en Afrique. L’attente pour certains, dure depuis des heures. Rencontrer Rufin Zomahoun c’est l’objet de leur déplacement dans l’antre du faire-valoir de l’état d’esprit japonais.
Le pouvoir attractif qu’exerce le premier sinologue noir d’Afrique subsaharienne sur ses concitoyens est inébranlable et sa disponibilité à se mettre à leur service malgré le succès qu’il a au Japon surprend. L’homme au regard de lutin est assez affable et son sourire enchante tous ses interlocuteurs. Que vous l’aimez ou pas, son accueil vous laisse vacillant et vous conquiert en un tour d’échanges.
L’histoire de Rufin Zomahoun s'apparente bien à un conte de fée.
Issu d’une famille pauvre, il a été recueilli par un oncle, après ses études primaires à Dassa-Zoumè, à une centaine de kilomètres de Cotonou. « Je suis un ancien Vidomégon (enfant placé) », se plaît-il à dire. Mais cette forme de placement où l’enfant était réduit en esclave est bien révolue. Mettre un enfant chez un parent ou une connaissance à l’époque, était une façon de lui garantir des chances de réussir dans la vie. Chez son oncle, feu Sylvestre Zomahoun, ancien journaliste de l’Office de radiodiffusion et télévision du Bénin (ORTB), il avait de quoi vivre mais manquait de tout. « Mon oncle n’avait pas les moyens mais on mangeait chichement à la maison. Je n’ai jamais eu d’argent de poche. Personne ne m’a jamais acheté de cahier dans ma vie », se rappelle-t-il.
La précarité dans laquelle il végétait le contraint à rester à la maison pendant six mois après son baccalauréat. Pour 3500 F Cfa il rate le concours d’entrée à l’école normale pour se garantir plus tard un emploi d’enseignant dans la fonction publique. Un coup dur pour celui dont la détermination à rompre avec les chaînes de la misère et de la pauvreté est plus que probante. Son inscription au département de linguistique n’était qu’un pis-aller puisque le 6 septembre 1987, il s’envole pour la Chine après avoir bénéficié d’une bourse. « C’était le début de la grâce divine. J’étais très heureux ». Là-bas il s’adonne à tous les métiers à ses heures perdues. Du jardinier, au chauffeur en passant par l’interprète, Rufin Zomahoun s’est affiché comme un battant qui ne voulait nullement se contenter de sa maigre bourse d’étudiant.
Un bâtisseur est né
Au terme de privations et de sacrifices il réussit à faire une économie de trois millions de francs Cfa et à décrocher au bout de quatre ans d’études, sa maîtrise et à faire sa première thèse de doctorat en juin 1993. Il devient le premier sinologue noir d’Afrique subsaharienne en s’imposant comme major de sa promotion avec 96 points sur 100. Avec seulement 350 dollars en poche, il immigre au Japon sur proposition d’un de ses camarades. Pour faire face au coût astronomique de sa formation (9 millions de francs Cfa), il s’est vu obligé de travailler à l’usine du père du camarade qui l’a fait venir au Japon. Pendant quatre années, c’est la vraie galère de l’étudiant béninois au Japon. Il lui a fallu apprendre le japonais dont il ne comprenait pas un mot. Il se tape également trois petits boulots par jours pour tenir le coup. Dès qu’il sort de chez lui à 9 heures du matin, il n’y revient que vers 4 heures du matin. « J’ai vécu pire que ce que je vivais au Bénin avant d’obtenir la bourse pour la Chine», se souvient-il. Il s’inscrit par la suite à Sophia University, l’un des plus prestigieux instituts de formation supérieure du pays appartenant aux Jésuites, au niveau du département de sociologie. Il s’en sort brillamment en obtenant sa deuxième thèse de doctorat. Ses travaux de recherche l’amènent à s’intéresser au système éducatif de base de son pays natal. Il constate que contrairement au Japon ou à la Chine où l’éducation et la formation sont en adéquation avec l’emploi, le Bénin accuse un grand retard. C’est là que naît son engagement à investir dans l’humain.
La chance lui est donnée de réaliser son vœu le plus cher au monde quand en 1998 il participe à un casting pour l’animation d’émissions à la télévision. Sur 21.000 candidats il fait partie des cent étrangers à se distinguer. En avril 1998, il fait sa première rentrée télévisuelle. S’enchaînent alors les succès. L’audimat de la chaîne de télévision bat tous les records. Le ‘’bout d’homme’’ devient l’un des hommes les plus en vue au Japon. Sa sortie déclenche l’émeute. C’est absurde et incroyable ce que vit ce jeune homme aujourd’hui âgé de 45 ans. En 1998 il gagne le jackpot en se faisant payer la faramineuse somme de 50 millions de francs Cfa pour ses shows télévisuels à succès. Comble de surprise, il annonce devant les caméras son désir de faire connaître l’Afrique, continent dont l’image est injustement rattachée à la famine, à la guerre, à la misère. Il s’agit pour lui de financer les voyages de découverte de l’Afrique aux journalistes nippons, avec les honoraires de ses émissions. « C’était la grande surprise. Les Japonais n’en revenaient pas. Je n’étais pas payé par un Etat pour faire ça mais je tenais à montrer une Afrique juste, ambitieuse », indique-t-il.
Au bout du périple les journalistes japonais étaient grandement surpris de constater qu’en Afrique on pouvait circuler librement sans être inquiété.
A la suite de cette mission, un livre intitulé ‘’Le Japon vu par Zomahoun’’ est publié. En deux semaines c’est le livre le plus vendu au pays du soleil levant. Un best-seller dont il tire comme royalties 215 millions de francs Cfa. Il offre dans la foulée 100 millions aux Nations Unies pour des actions de bienfaisance. L’autre partie est utilisée pour construire des écoles dans les régions où des enfants parcourent plus de 9 km pour bénéficier chaque jour du savoir. C’est ainsi que des localités comme Tchitchakou dans l’Atacora, Kika et Korobororou dans le Borgou/Alibori, Bétékoukou, Koro, Ainori, Tourou, Barka, Sèmèrè, Lalo, ont bénéficié d’infrastructures scolaires. En moins de trois mois, treize salles de classe entièrement équipées en tables et bancs sont construites. A ceci s’ajoutent des forages de puits dans des localités telles que Otcha.
Il organise des missions d’enseignement de volontaires japonais à la Fondation Ifè où de nombreux Béninois apprennent gratuitement à connaître la civilisation nipponne et à parler Japonais. « La Fondation Ifè enseigne aux jeunes Béninois les valeurs intrinsèques de la culture japonaise. Ces valeurs reposent sur le patriotisme, le partage et le sacrifice. Il faut que les Béninois prennent exemple sur un pays comme le Japon qui sans disposer d’aucune matière première est devenue la première puissance technologique au monde », précise-t-il.
Grace à celui que les Japonais qualifient de ‘’petite bombe’’, le Bénin a vu fouler son sol de nombreux investisseurs japonais dont le cinéaste Takéshi Kitano et Tanaka Yoshitaka, l’un des plus grands fermiers du Japon. Aussi faut-il noter l’augmentation du flux de touristes japonais à visiter l’Afrique. A travers ses opérations de charme, le volume de l’aide publique au développement du Japon en Afrique, a également augmenté.
Après avoir œuvré pour l’ouverture d’un consulat honoraire du Bénin au Japon et d’une ambassade à Tokyo en 2002, il est à l’actif de l’ouverture de l’ambassade du Japon au Bénin. Le dynamisme de Rufin Zomahoun séduit l’Etat béninois qui le fait Chevalier de l’Ordre national du mérite. Mathieu Kérékou en fait en 2004 son conseiller spécial pour l’Asie et l’Océanie. Un mérite qui lui sera également reconnu par le Président Boni Yayi.
Professeur à l’université de Tokyo, il a dû ranger ses fiches pédagogiques pour s’adonner aux conférences publiques qui l’ont par ailleurs révélé au monde entier. Ses conférences sont facturées à 3000 dollars américains l’heure. Un gain qu’il met au service des pauvres, avec le concours de nombreux partenaires japonais. La confiance dont il jouit de la part des Japonais est fort étonnante.
Le gouverneur de l’Etat Tokyo l’a reconnu en 2008 comme l’un des étrangers ayant payé le plus d’impôts sur ses revenus. A seulement 45 ans, Rufin Zomahoun a encore toute la vie devant lui et il est à parier qu’il n’a pas fini de surprendre les Béninois.
Par Kokouvi EKLOU
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