
Un acte politiquement rare, mais sans enjeu. Les leaders politiques de la faction « G » et « F » ont battu, hier, les pavés pour fustiger, disent-ils, le mépris du gouvernement vis-à-vis des partenaires sociaux. A y voir de près, les opposants non déclarés atteints par l’inertie politique ont voulu rompre ainsi avec le laxisme et jouer leur maintien sur la scène politique à moins de deux (2) ans des joutes électorales de 2011.
Par : Arsène Amètoyona
Point de stupéfaction au sein de l’opinion. Les leaders politiques de la faction « G » et « F » ont décidé de jouer leur maintien après plusieurs mois d’inactivité. Ils ont battu les pavés pour dénoncer, disent-ils, le mépris du gouvernement vis-à-vis des partenaires sociaux. Ils souhaitent que le gouvernement instaure une plate-forme de discussions avec les travailleurs, en l’occurrence les agents de santé comme si ce n’est pas déjà le cas. Ce regain d’ardeur des opposants non déclarés à témoigner, contre vents et marées, à l’opinion leur existence sur la scène politique se justifie à plus d’un titre même si le réveil apparaît tardif. Il est un secret de polichinelle que l’opposition déjà non déclarée a été jusque-là quasi inexistante sur le terrain. Elle a semblé perdre son latin devant de grands sujets d’intérêt national sur lesquels les Béninois auraient bien souhaité la voir se prononcer. Pas un seul discours politique encore moins une déclaration renseignant sur la position de l’opposition n’a été paraphée par aucun baron politique des « G » et « F ». La Renaissance du Bénin de l’honorable Rosine Vieyra Soglo, alliée naturelle du régime Yayi, n’a cessé d’essuyer les critiques parfois incisives de ses alliés du G4. Elle est critiquée de jouer au clair-sombre et de maintenir le doute au sein de l’intergroupe. Des argumentaires, semble-t-il, mécréants qui asphyxient politiquement les « Houézèhouè » et réduisent leurs marges de manœuvre en tant que parti de l’opposition. Le Parti social démocrate (Psd) de Bruno Amoussou travaillait à reconstituer l’effectif de ses militants et sympathisants qui se sentent de plus en plus déboussolés au regard des enjeux politiques de 2011. Mieux, le père fondateur du parti a été, tout le temps, préoccupé par la rédaction et le lancement de son ouvrage politique « Mon combat pour l’Afrique ». Et Dieu seul sait qu’il s’agit effectivement là de son réel et unique combat au soir de sa carrière politique. Le Mouvement africain pour la démocratie et le progrès (Madep) de Séfou Fagbohoun est ébranlé par la résurgence de ses crises internes. Alors que le bureau politique du parti n’a pas fini de régler les cas Kint Aguiar et François Abiola que ce dernier s’est résolu à émietter les voix du Madep dans le Plateau en portant sur les fonts baptismaux le Mouvement espoir du Bénin (Meb). Un nouveau casse-tête pour Séfou Fagbohoun et Antoine Kolawolé Idji. L’impasse est encore latente au sein de cette formation politique qui s’efforce à colmater les brèches dans le Plateau, son fief originel. L’inertie politique a également gagné le rang des « Tchoco-Tchoco ». Maître Adrien Houngbédji a gardé jusque-là son mutisme. Il a été, pendant tout ce temps, absent des débats politiques malgré les invectives de quelques acteurs politiques. Seul, Lazare Sèhouéto de l’alliance Force Clé a tenté vertement d’exprimer la position de son parti politique par rapport au vote de la loi sur la Liste électorale permanente informatisée (Lépi) à l’Assemblée nationale. Une démarche d’opposant fort louée au sein de l’opinion même si le contenu de la déclaration est abject. Et depuis lors, plus rien. Des acteurs de la société civile, des éveilleurs de conscience se sont finalement mis dans la danse pour tenter de jouer le rôle dévolu à l’opposition. Ils n’ont de cesse d’interpeller les barons politiques de la faction « G » et « F » à prendre effectivement conscience de leur rôle et à jouer pleinement leur partition dans le jeu démocratique qui fonctionne en termes de mouvance et d’opposition. Un appel fort qui semble être enfin reçu par Adrien Houngbédji, Bruno Amoussou, Séfou Fagbohoun, Antoine Kolawolé Idji, Léhady Vinagnon Soglo et consorts qui ont décidé, hier jeudi, de battre les pavés pour une préoccupation déjà prise en compte par le gouvernement. Il s’agit essentiellement du payement de la prime de motivation aux Agents permanents de l’Etat (Ape) et aux contractuels de l’Etat officiant dans le domaine de la santé. On se demande alors les vraies raisons de cette marche pacifique des « G » et « F » si ce n’est pour jouer le maintien sur la scène politique à l’approche des joutes électorales de 2011. Les opposants non déclarés auraient mieux faire.
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